Publication : La lande, un paysage au gré des hommes.

Actes du colloque du colloque international de Châteaulin, 15-17 février 2007

Evolution du système agro-sylvo-pastoral landais aux XIXe et XXe siècle


2003

Publication Cahiers d'histoire :

Landes de terre, d'eau et de bois


Publication in PNR Landes de Gascogne et Société de Borda (dir.), Tempêtes sur la forêt landaise. Histoires, mémoires. Mont-de-Marsan, L’Atelier des Brisants, p. 165-181.

La légitimité de la forêt des Landes de Gascogne du XIXe siècle à la tempête de 2009

 


1906 

123 Paul d'Estournelle de Constant

Diplomate et parlementaire républicain il écrit ce texte lors d'un congrès sur la forêt.

 

J'aime nos forêts de la Sarthe. Que ne puis-je y venir plus souvent chercher, dans la sérénité confiante qu'on y respire, les fortes méditations qu'elles nous suggèrent et qui nous soutiennent dans nos luttes. La forêt parle à notre pensée ; elle évoque l'idée de refuge, d'hospitalité, de secours aux faibles, de résistance aux méchants. Jadis, dans les temps de misère, la forêt n'était-elle pas la grande ressource des opprimés, l'asile impénétrable qui les protégeait contre l'injustice, leur permettait d'échapper aux persécutions, de se rassembler, de concerter leur défense, leur révolte ?

 

Vous connaissez le vieux proverbe : «la liberté naquit dans les forêts»..., aussi les fit-on disparaître le plus possible, comme de dangereux repaires. Aujourd'hui encore, les populations forestières ont gardé leur indépendance irréductible, mais les forêts n'effraient plus personne ; beaucoup d'entre nous les croient mémo inutiles, elles sont pourtant la parure, la richesse de notre pays.

 

Dans la cathédrale, ceux-là seuls peuvent se reposer qui ont de quoi payer leurs sièges ; le reste du peuple, debout ou à genoux sur les dalles, est relégué dans la pénombre des bas-côtés. La maison du peuple, la maison qui devait réconcilier les hommes et consoler les plus infortunés d'entre eux est devenue la cathédrale de l'ostentation et de la discorde ; elle accueille les marchands du temple, elle se ferme à l'humanité ; on y prie dans une langue morte ; la domination, la violence y sont consacrées ; on y invoque la vengeance du ciel, on y glorifie le Dieu des batailles, autant de Dieux que de pays ! Retournez donc à votre forêt primitive, mes amis, laissez les privilégiés s'emmurer dans leurs cathédrales, retournez à la forêt qui n'a pas changé, à la forêt libre, à la forêt généreuse qui vous donne sa vie eu échange de votre vie, et qui se renouvelle sans cesse comme vous vous renouvelez vous-mêmes dans vos enfants.

 

Humbles populations, soyez fières de votre râle, et plaignez les railleurs qui ne savent pas vous comprendre. La forêt vous consolera de leur ingratitude, elle étendra sur vous son grand nivellement pacifique et vous contribuerez à votre tour à atténuer les inégalités sociales que l’égoïsme et la routine s'acharnent à perpétuer, car votre travail à vous profite à tous, non pas seulement autour de vous, de votre vivant, mais bien au delà, et bien après vous. Voilà vos titres de noblesse, autrement authentiques que des parchemins ; votre effort éphémère a ses effets durables et lointains ; votre vie n'est autre chose qu'un continuel échange ; votre activité se nourrit de celle de la forêt et nourrit à son tour des millions d'autres activités. 

 

Source gallica.bnf.fr / BnF.

 


VOYAGE ET TRANSPORT DANS LES LANDES

1933

110 L'Hermitte de la Guyane

 

Les landes  : Un voyageur, traversant le pays en 1817, vante l'adresse avec laquelle les « postillons, pour chercher un fond plus solide, se dirigeaient à travers les pins, sans les heurter ». On remédiait comme on pouvait à l'inconsistance du sol.

« une chaussée à la westphalienne, remarque le même observateur, construite avec des troncs d'arbre couchés parallèlement, nous fait sautiller d'une manière assez incommode ». Ces chaussées à la westphalienne semblent avoir été fort à la mode au temps de la Restauration....

Aux abords des lieux habités, on utilisait les matériaux de démolition, les débris de tuiles, le laitier des forges, la bruyère et la brande coupées. Dans les sous-bois, les aiguilles de pin aidaient à la marche. Mais, en somme, on n'avait jamais que des « chemins de sable ». 

 

Lamoignon de Courson 1715 :

Le matériel et l'organisation des transports étaient aussi rudimentaires que la voirie. Les marchandises encombrantes étaient voiturées dans des charrettes à quatre roues, traînées par des couples de bœufs ou de vaches, qui cheminaient isolés ou groupés en convois.

 

Un document daté de 1715 nous en a conservé un tableau curieux. 

« [Certains habitants des landes], dit -il, travaillent à conduire leurs voitures qui sont des espèces de petits chariots à quatre roues traînés par deux bœufs. On appelle ces voitures des carts. Ils portent avec eux toujours de quoi nourrir leurs bœufs, qui est de la paille du petit millet ; ils s'arrêtent où la nuit les prend, mettent tous leurs carts en rond, dessous lesquels ils couchent et leurs bœufs dans le milieu ; ils portent avec eux du pain de seigle et de la farine de millet avec laquelle ils font leurs escotons ou leurs cruchades.... » 

 

Source gallica.bnf.fr / BnF.