LE GEMMAGE

GEMMIÉRES ET GEMMIERS

Les gréves des gemmeurs au XXe siècle.

 

https://www.histoiresocialedeslandes.fr/p2_mouvement_paysan_03.asp

1896

40 M. Béral.

 

Un arbre de 60 ans peut livrer de 6 à 8 kilogrammes de matières résineuses, et dans les estimations moyennes on compte généralement 2 à 3 litres pour la production annuelle d'une quarre. 

 

Les produits que l'on retire de la gemme sont nombreux.

Après fusion à chaleur douce, par un filtrage mécanique sur des claies, ou mieux par une sorte de décantation dans des chaudières, on obtient la pâte de térébenthine, composée d'essence tenant en dissolution de la colophane dans la proportion de 60 à 70 p. 100 en poids. L'essence, ayant plus de valeur que la colophane, on conçoit que des arbres isolés peuvent donner plus de matières résineuses, mais que ces matières aient moins de valeur que celles obtenues sur des arbres en massif et moins soumis à  l'évaporation. L'essence, par sa propriété de dissoudre facilement les résines et gommes-résines, par la rapidité avec laquelle elle s'évapore en laissant un résidu qui se résinifie, entre utilement dans la composition de beaucoup de vernis ; c'est son principal emploi.

Mélangée à l'alcool, elle donne le gaz liquide.

 

On a pu dans certains cas utiliser sa propriété de laisser déposer à froid les parties solides de certaines graisses ou huiles dissoutes à chaud. 

 

La résine jaune, n'est autre que du brai demi-clair auquel on a ajouté un équivalent d'eau ; elle est utilisée notamment pour certains éclairages. 

 

Source gallica.bnf.fr / BnF.

 

1868

65 Dr Knauss

LES RÉSINES.

 

On ne peut fixer l'époque où le gemmage a été pratique pour la première fois. Tout porte à croire que cette industrie remonte à la plus haute antiquité , car l'on retrouve, sur les troncs d'arbres ensevelis dans les sables et les tourbières des Landes, des traces d'incisions semblables à celles qu'on pratique de nos jours pour l'extraction de la résine.

 

Les anciens, toutefois, ne connaissaient que la gemme qui découle naturellement des plaies faites aux arbres de la famille des Conifères, et ils ne savaient tirer de ce produit d'autre substance que le goudron. C'est au

quatorzième siècle seulement que des alchimistes, dont le nom est resté inconnu, signalèrent l'existence d'une essence spéciale a laquelle ils donnèrent le nom d'eau ardente de térébenthine.

Cette eau ardente se fabriquait dans la foret de Cuges, près de Marseille, et dans les landes de Bordeaux.

 

Le commerce des résines était devenu si important au commencement du dix-huitième siècle, que la prohibition d'exporter les brais et goudrons, prononcée en 1744, ne put être maintenue, tant elle avait apporté de perturbation dans la seule industrie qui faisait vivre les populations du littoral du golfe de Gascogne.

 

On appelle résine un composé ternaire de carbone, d'hydrogène et d'oxygène, solide, mou ou liquide, suivant la température, rude au toucher, fusible et inflammable, fortement électro-négatif, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'éther et les huiles essentielles, et formant avec les alcalis des savons nommés résinâtes.

On appelle essences ou huiles essentielles des principes immédiats, hydrocarbonés et quelquefois oxygénés, distillant sans décomposition, peu solubles dans l'eau, solubles dans l'alcool, les éthers et les huiles grasses,

volatils, inflammables et ne formant pas de savons avec les alcalis.

 

Le procédé employé pour la fabrication de la térébenthine dite au soleil consiste à remplir de gemme des auges en bois dont le fond est formé de planches assemblées à joint plat. Ces auges sont exposées au soleil.

La térébenthine se liquéfié et passe à travers les interstices du fond sur lequel les substances étrangères restent déposées.

 

La combustion de toutes les matières résineuses donne naissance à une flamme fuligineuse qui dépose une grande quantité de charbon réduit en poussière d'une extrême ténuité. Ce charbon, qui prend le nom de noir

de fumée, est recueilli sur des châssis et des toiles disposées dans des chambres closes où l'on brille à feu libre tous les résidus de fabriques.

Le noir de fumée est employé en peinture et pour la fabrication des encres d'imprimerie, industrie qui en fait une énorme consommation.

 

Les fourneaux à goudron ont différentes formes suivant les contrées.

Sur cette sole on dispose des bûchettes de 1 mètre de longueur sur 30 centimètres environ d'équarrissage, qu'on obtient en refendant les souches de pins. On y mêle les racines, les branchages, et, en général, tous les débris d'exploitation dans lesquels on aperçoit des traces de résine.

 

Les bois bien résineux donnent environ 25 pour 100 de bon goudron, quand le feu est bien conduit ; mais, en général, on ne retire que 12 à 15 pour 100 du poids du bois employé.

 

DU PIN POUR LES GENS

Pas de chance pour une forêt irrégulière et diversifiée.

Aujourd'hui le pin en pot.

Pour demain des pots pour le pin.